Jean-Raymond Legrand: pour sauver VA, «on a remué la terre entière»
Publié le 10/07/2014
Jean-Raymond Legrand, qui sera probablement amené à céder la présidence du VAFC, ne s’est jamais résolu à voir mourir son club. Attendue ce jeudi, à 17 h, la décision de la cour d’appel s’annonce comme une étape clé du sauvetage entrepris ces deux dernières semaines.
– Il s’est dit des choses très positives à l’audience de la cour d’appel. En attendant la décision, dans quel état d’esprit êtes-vous ?
« Je suis ressorti de là regonflé. On a vu des gens qui voulaient vraiment sauver le VAFC, ils ont compris que le travail accompli depuis des semaines, jour et nuit, avec des personnes très intéressantes, avait permis de monter ce dossier. On a finalisé cette nuit (dans la nuit de mardi à mercredi), il manquait quelques éléments qu’on a pu apporter ce matin (mercredi) au tribunal. J’ai été heureux de voir comment les avocats ont défendu notre dossier. »
– Après ça, il faudra aussi attendre la décision de la DNCG vendredi matin.
« Si l’obstacle de ce matin est franchi, on aura fait 50 % du chemin, il en restera autant à accomplir. Pour l’instant, on ne peut qu’espérer, laissons travailler la justice. Après, si c’est positif, on essaiera de convaincre la DNCG de nous faire confiance et de nous laisser jouer en Ligue 2 la saison prochaine. »
– Il y a dix jours, VA était donné pour mort, quasi enterré ; aujourd’hui, il donne l’impression d’être miraculé. Que s’est-il passé dans l’intervalle ?
« On a essayé beaucoup de choses, on a monté deux ou trois dossiers avec les avocats et les juristes ; à chaque fois, une petite brindille est venue empêcher que cela se fasse. Ensuite, j’ai eu des appuis importants, de Jean-Louis Borloo, de Luc Dayan que j’ai appelé personnellement. On a bossé comme des fous avec ces gens-là, avec les administratifs du club. On espère que ce dernier coup de rein, donné tous ensemble, nous permettra de jouer en Ligue 2 la saison prochaine, de montrer que Valenciennes n’est pas mort et que le fossoyeur que je suis (Jean-Raymond Legrand n’a pas apprécié un article dans lequel nous nous interrogions sur sa responsabilité dans la chute de VA) a su sortir Valenciennes du trou. »
– Luc Dayan, est-ce vous qui l’avez fait venir sur ce dossier ?
« Il est arrivé à la demande de Jean-Louis Borloo et de Jean-Raymond Legrand. Il a eu confiance en notre projet. Luc, je le connais, il a une façon bien à lui de voir les choses. Il est en train d’essayer avec nous de sauver ce club, ce qui n’est pas une mince affaire pour quelqu’un qui était bien tranquille chez lui, dans le sud. Luc m’a dit : Je ferai tout ce que je peux pour te donner un coup de main, on ne promet rien, on va travailler ensemble main dans la main. C’est ce qu’on a fait depuis une dizaine de jours, on a remué la terre entière, on a peu dormi, mais aujourd’hui, on arrive peut-être au bout. »
– Quel a été le rôle de Jean-Louis Borloo dans tout ça ?
« C’est un dynamiteur, c’est un bulldozer. Il est capable de m’appeler à 2 h du matin, à 6 h, et quand je ne réponds pas, il me dit : Tu fais dodo, eh bien moi je ne dors pas. Il n’a pas envie de voir le club partir. Lui comme moi avons l’amour du club. Il a mis tout en œuvre pour que Valenciennes ne soit pas mort (lire ci-dessous le courrier qu’il a adressé à la présidente de la cour d’appel). Si on y arrive, il faudra lui tirer un grand coup de chapeau. »
– Serez-vous toujours président du club vendredi ?
« Vendredi, oui, je le serai encore. C’est une information qui tombera dans les jours qui suivront. Ma décision est prise, sauvons d’abord Valenciennes. »
Le courrier de Jean-Louis Borloo
Voici des extraits du courrier que Jean-Louis Borloo a fait parvenir à la présidente de la cour d’appel de Douai.
« (…) Par la présente, je souhaitais vous informer du rôle que j’ai accepté de jouer à l’avenir à la demande de son président J.-R. Legrand dans les organes de décision du club VAFC.
En effet, ce club emploie 175 salariés dont 90 à temps plein et fait travailler de nombreux fournisseurs et prestataires de services dans le Nord. Il est un élément très fort de l’identité valenciennoise, un élément de solidarité considérable vécu comme le symbole du lien social (…).
Je connais bien ce club pour l’avoir dirigé dans le passé à deux reprises (…). Il dispose depuis peu d’un centre de formation très performant qui est la clé de voûte de l’avenir et d’un nouveau stade magnifique qui fut inauguré récemment pour le centenaire du club.
Seule l’activité d’un club professionnel en deuxième division avec pour objectif une montée en Ligue 1 permet d’assurer les charges inhérentes à ce nouvel équipement sportif.
Pour toutes ces raisons, un certain nombre de partenaires publics et privés ont décidé de se fédérer. Le dossier qui vous est présenté marque l’engagement ferme et irrévocable des investisseurs privés qui sont pour l’essentiel des entreprises ou personnes du Valenciennois, ainsi que l’engagement des collectivités territoriales, au premier chef la ville de Valenciennes.
Dans l’hypothèse d’une réformation du jugement par la cour, j’ai confirmé en accord avec toutes les parties prenantes et notamment le président du VAFC la décision d’assumer la responsabilité de ce nouveau projet.
Le compte prévisionnel de trésorerie validé par l’expert-comptable du club laisse apparaître une trésorerie positive pour les douze prochains mois, et ce sans intégrer les effets positifs d’un plan de mobilisation des entreprises et de toutes les autres collectivités territoriales qui ont manifesté un soutien de principe (…).
Les efforts de tous, et notamment de Mes Bondroit et Soinne (administrateur et mandataire judiciaires), ceux du Crédit Agricole, des investisseurs et fournisseurs, des autorités publiques, du président du club, ont été décisifs pour permettre à ce club de repartir du bon pied (…). »