L’urgence, vitale pour un club au bord du gouffre, a précipité la convocation d’un bureau communautaire exceptionnel, ce mardi. Pour assurer la survie du club, Valenciennes Métropole pourrait être amenée à racheter le centre de formation. Dès le lendemain, il faudra fournir à la DNCG, instance financière de la Ligue de football professionnel (LFP), des preuves tangibles que le sauvetage est en marche. Ce lundi soir, tant la situation reste instable, on n’était pourtant pas à l’abri que le château de cartes ne s’effondre d’ici là…
Cinq ans après l’inauguration du centre de formation, il est question de son rachat par la communauté d’agglomération de Valenciennes Métropole.
La dernière fois que les élus communautaires avaient été invités à trancher dans l’urgence pour le VAFC, le 23 mars 2006, un stade était sorti de terre. Les exigences de la LFP avaient scellé le sort de Nungesser, et si personne n’avait osé crier au feu à l’époque, la tactique employée pour enlever la décision empruntait beaucoup au blitzkrieg. Ce coup-ci, les combinaisons ignifugées seront fournies aux vice-présidents et aux conseillers délégués que la présidente de Valenciennes Métropole, Valérie Létard, a convoqués toutes affaires cessantes, en milieu de semaine dernière.
« La volonté est de tout faire pour aider le club à s’en sortir »
À moins de vingt-quatre heures du passage du club devant la DNCG, qui lui avait accordé un délai, fin mai, pour redresser ses comptes, c’est donc en comité restreint que l’agglo décidera de son implication, ou non, dans le sauvetage. L’ancien président du VAFC, Francis Decourrière, a eu un rôle actif dans les discussions, au même titre que sa fille, Valérie Létard, dont « la volonté est de tout faire pour aider le club à s’en sortir », fait-on savoir dans son entourage. Vice-président aux sports, Joël Soigneux confirme : « On fera tout pour que subsiste un club de foot à Valenciennes dans les possibilités juridiques et financières de l’agglo. On a plusieurs leviers », dont un consisterait à racheter le centre de formation, pour plusieurs millions d’euros.
Conscients de marcher sur des œufs, la plupart des membres du bureau communautaire ont préféré rester avares de leurs mots, ce lundi. Entre un Laurent Depagne (Aulnoy-lez-Valenciennes), qui part « sans a priori », un Grégory Lelong (Condé-sur-l’Escaut)sensible aux dommages collatéraux que pourrait provoquer la mort du club ou un Maurice Hennebert (Estreux) qui « attend de voir comment le débat va tourner », il a fallu se contenter du service minimum. Plus au fait du montage sur lequel Valérie Létard a planché, Laurent Degallaix parle d’« union sacrée » pour sauver le VAFC de la banqueroute. En pleine campagne électorale (il brigue la succession de Jean-Louis Borloo dans la 21e circonscription), le maire de Valenciennes en a saisi l’ardente nécessité : « Où que j’aille, on ne manque pas de m’en parler. »