Jean-Louis Borloo a réussi son pari de sauver le VAFC : et maintenant la Ligue 2?
Publié le 11/07/2014
SEBASTIEN CHEDOZEAU, PHILIPPE GUILBAUD et BRUNO FAVA
Promis à la présidence d’un club auquel il doit tout, Jean-Louis Borloo devrait personnellement venir défendre sa cause, au côté de Jean-Raymond Legrand, ce vendredi matin, en appel, devant la DNCG. Le premier obstacle a été franchi jeudi : convaincue par les chiffres qui lui ont été présentés, la cour d’appel a mis un terme à la procédure de redressement judiciaire dans laquelle le VAFC était entré quinze jours plus tôt.
Borloo et le VAFC. Les histoires d’amour finissent mal, en général ; peut-être pas celle-ci. VDNPQ
Borloo et le VAFC : l'histoire reprend là où elle avait commencé, il y a 30 ans
1. Le feu vert de la cour d’appel
Dès lors que s’ouvre une procédure de redressement judiciaire, la logique est implacable, en général, pour un club de football : c’est la liquidation assurée. VA n’avait d’autre choix que d’en sortir s’il voulait se donner une chance de survivre.
Il fallait quand même oser demander l’arbitrage de la cour d’appel alors que la demande (de placement en redressement) avait été formulée par le club, en cessation de paiement. Un état dont il s’est sorti en quinze jours grâce à l’incroyable mobilisation des dirigeants, des partenaires et des institutionnels. « Le travail monstrueux » accompli a payé : comme on pouvait s’y attendre après ce qui s’était dit mercredi à l’audience, les magistrats douaisiens ont cassé hier le jugement prononcé en première instance par le tribunal de commerce de Valenciennes.
2. La DNCG : au moins le National, peut-être la Ligue 2
L’étape tribunal franchie, VA n’est pas tiré d’affaire. Son but : retrouver la Ligue 2. Pour ne pas travailler pour rien, Luc Dayan a d’abord pris ses renseignements auprès du président de la DNCG : la sortie du redressement requalifie automatiquement VA en National. L’appel, c’est pour franchir un étage supplémentaire. La commission d’appel fédérale étudiera à partir de 11 h le budget 2014-2015 du VAFC, mais aussi tous les éléments nouveaux : évolution de la société, changement d’actionnariat, de président… Elle peut approuver le retour en L2, ou pas. Dans ce cas, il ne restera que le CNOSF à VA pour se retourner.
3. Le grand retour de Jean-Louis Borloo
L’histoire est en train de se réécrire. Il y a vingt-huit ans, c’est par le football que Jean-Louis Borloo était entré à Valenciennes ; c’est par le football que l’ancien ministre revient sur le devant de la scène, trois mois après avoir été contraint de renoncer à la vie politique à cause de ses ennuis de santé. Requinqué, il s’est démené avec une énergie folle ces quinze derniers jours pour sortir VA de l’ornière, alors que tout semblait perdu. « Le seul capable de faire arriver vingt trains à la même heure, c’est lui », confie un proche du dossier.
L’ancien député-maire a mis 500 000 € de sa poche, au côté de quatre autres investisseurs (2,6 M€ en tout). Président du club, ou en passe de le redevenir, du moins à titre transitoire, il devrait se présenter ce matin devant la DNCG, auprès de Jean-Raymond Legrand, lequel a promis d’être « présent jusqu’au bout » pour VA. Avant de se retirer.