TDF a écrit:Eddy Zdziech, président très contesté en interne, affirme qu'il parviendra à redresser financièrement Valenciennes, qu'il dirige depuis le 29 août 2014.
Joël Domenighetti Joël Domenighetti
http://www.lequipe.fr/Football/Article/Eddy-zdziech-j-irai-jusqu-au-bout/788036
Voici l'article :
E.Zdziech: « J’irai jusqu’au bout »
EDDY ZDZIECH, président contesté en interne, affirme qu’il parviendra à redresser financièrement le VAFC qu’il dirige depuis le 29 août 2014.
DE NOTRE ENVOYE SPECIAL PERMANENT
JOËL DOMENIGHETTI
VALENCIENNES._ Valenciennes est sous tensions. Quinzième de L2, à cinq points du premier barragiste, Auxerre, défaite 0-4 face à Tours le 17 mars, l’équipe première inquiète. Mais la présidence d’Eddy Zdziech, directif et paternaliste, suscite également de nombreuses oppositions internes. L’actionnaire majoritaire du club nordiste (68% de la holding qui détient 71% du club) dit recevoir des coups de fil anonymes la nuit. Il tient cependant fermement son cap. Et s’en explique, point par point, au cours d’un long entretien qu’il nous accordés ce 22 mars. Convaincu qu’il réussira à redresser financièrement le VAFC sous processus de conciliation jusqu’en juin 2018.
« Comment appréhendez-vous vos huit dernières rencontres ?
J’ose dire qu’en dehors de ces huit derniers matches, tout le reste est presque secondaire. C’est normal que le public ne soit pas content. Pour autant, il l’était une semaine quelques jours plus tôt quand nous avons battu Strasbourg (2-1 le 6 mars). On a un effectif capable du meilleur comme du pire mais qui n’est pas constant. On souffre de profondeur de banc, ce qui ne permet pas de faire souffler quelques-uns, de palier des blessés ou de faire jouer la concurrence. Si notre masse salariale n’avait pas été encadrée (2,2 M€), nous aurions ces trois ou quatre joueurs qui nous manquent.
Votre équipe est-elle devenue prévisible avec son 4-4-2 en losange ?
On aimerait avoir deux Roudet (Sébastien) au plus haut niveau. A bientôt trente-six ans, il fait une saison remarquable. La philosophie de jeu appartient aux techniciens. Je ne peux qu’approuver ce style joueur. C’est notre volonté de le diffuser dans toutes les catégories du club. On travaille sur cette politique de formation, en recrutant des profils qui peuvent s’y adapter.
Mais vous venez de vous séparer de votre directeur du centre de formation, Frédéric Zago…
C’est une séparation à l’amiable. Il dirigeait le centre depuis six ans. Je ne voyais pas chez lui cette capacité à s’inscrire dans notre nouveau projet. Il a renoncé à sa dernière année de contrat et nous quittera le 15 mai.
Vous n’avez plus non plus de cellule de recrutement.
Effectivement, nous avons une déficience au niveau du recrutement. Mais nous ne sommes pas pour le moment en capacité (financière) de recruter la terre entière. J’ai d’autres projets d’extension du centre d’entraînement (dôme, restaurant, hôtel) qui prendront forme quand nous irons mieux.
Vos résultats sont moins bons depuis l’absence de Nuno Da Costa (blessé depuis janvier). Avez-vous perdu le joueur et l’argent de son transfert ?
Il est entré en conflit avec le club en refusant de se rendre en stage au Touquet (Pas-de-Calais) le 3 janvier. Il est évident que le club serait mieux armé avec que sans lui. Mais il appartient toujours à l’effectif (son contrat prend fin en juin 2019 pour un salaire de 6000 euros mensuels). D’autres jeunes, par le passé, sont partis sans problème. Je l’ai prouvé avec Tousart (Lyon), Mbenza (Standard de Liège), Upamecano (RB Leipzig). Je n’étais pas non plus vendeur. Les clubs acheteurs avaient fait un effort. Il fallait négocier calmement et sans colère. Le club ne devait pas être mis devant le fait accompli.
Da Costa avait signé trois saisons en échange de la promesse de pouvoir partir si une offre décente parvenait au VAFC…
Nous n’avons jamais eu d’offre à 2 M€ (il en réclamait 3). Il y avait deux clubs français (Angers et Reims). Ca ne montait pas à 1,5 M€ tout de suite. On était loin de ce que je souhaitais pour le VAFC. J’étais prêt à discuter mais pas à aller à ce point au clash.
Avez-vous dit au joueur, ‘’c’est moi qui décide (…), je peux te payer deux ans à ne rien faire et briser ta carrière.’’ ?
Je lui ai effectivement rappelé qu’il était sous contrat jusqu’en 2019.
Mais je ne suis pas le genre de bonhomme à tenir ces propos. C’est mal me connaître.
Les autres jeunes ne vont plus vouloir prolonger au VAFC…
Peut-être, mais ma relation avec les joueurs du club est très saine (ce que plusieurs d’entre eux nous ont confirmé). Ils savent que je fais tout pour qu’ils soient dans les meilleures conditions. Mais pas question de manquer de respect au club. Une grande majorité n’approuvait pas l’attitude de Nuno.
Pourquoi avez-vous accordé en juillet 2015, avec votre société TSR, un CDD à votre avant-centre pour 934 € nets mensuels?
Il est arrivé sans ressources. Nous étions dans l’incapacité de signer de nouveaux contrats (DNCG). Je n’ai rien à cacher. Il était sous contrat amateur. On a fait une bonne action pour l’aider.
Rembourserez-vous vos créanciers d’ici la fin de la conciliation en juin 2018 ?
Elle ne sera pas prorogée. En juin, nous aurons remboursé à l’euro près toutes les dettes de nos fournisseurs que je n’avais pas moi-même contractées et qui étaient impayées depuis des années. En 2017-18, il ne restera plus que des dettes fiscales et sociales.
Quel sera votre budget cette saison ?
Entre 9,5 et 10 M€ hors cession de joueurs. Nous parviendrons, je l’espère, à équilibrer, avant cession. Mais on aura besoin de valoriser (vendre) certains joueurs. Avez-vous remarqué que nous présentions le meilleur bilan de L2 pour 2015-16? Si la masse salariale est encadrée, c’est parce que la DNCG tient compte de nos dettes. J’ai procédé à des augmentations de capital comme il était stipulé dans les processus de conciliation, y compris avant fin décembre 2016. Même au-delà puisque nous avons fait 35% en augmentation de capital et le reste, 65%, en comptes courant bloqués.
Ce sont des avances qui devront un jour être remboursées…
Elles le sont sur des comptes courant bloqués. La DNCG a considéré qu’il s’agissait d’augmentation de nos fonds propres. Tout dépendra de la volonté des actionnaires qui ont donné cet argent. Par ailleurs, les subventions de l’agglomération et de la ville ont été votées. Celle de l’agglomération a été exécutée en totalité. Celle de la ville devrait nous parvenir sous quelques semaines.
Pourquoi le tribunal de commerce a-t-il annulé votre Assemblée Générale fin 2016 ?
Je ne m’exprime pas (une convocation d’un actionnaire aurait été transmise à une mauvaise adresse et des documents n’auraient pas été donnés à temps aux actionnaires minoritaires). Une procédure en cours (délibéré le 31 mars).
L’A.G. qui a suivi le 28 février a été houleuse. L’ex-commissaire aux comptes a relevé ‘’des inexactitudes concernant vos conventions réglementées.’’ Votre société (TSR) figure sur le maillot et les panneaux publicitaires mais le VAFC ne touche pas le moindre argent…
Je ne vais pas non plus commenter. Il y a le secret du compte rendu d’A.G. Le commissaire aux comptes n’a pas considéré que les comptes du club étaient en danger. Je peux comprendre que certains actionnaires à l’origine de nos difficultés mettent un frein à nos actions. Ils souhaitent peut-être que la direction actuelle échoue. Mais je ne suis pas vendeur même si je suis sollicité chaque mois. Et j’irai jusqu’au bout pour sauver ce club. Après on verra.
Plusieurs de vos salariés évoquent une très mauvaise ambiance en interne. Vous seriez rigide sur vos certitudes venues du monde amateur et grand amateur de courriers recommandés...
Je peux comprend ces retours négatifs. Le club doit avancer et organiser sa mutation. J’aimerais qu’il y ait plus de polyvalence. Il y a des salariés, minoritaires, qui trainent les pieds. Mais si certains n’avaient pas aidé volontairement et généreusement, nous n’aurions pas ouvert en centre-ville une boutique du club cet après-midi (mercredi). J’ai une manière de diriger qui est assez familiale. La conciliation nous a demandé de constituer une nouvelle gouvernance avec un directoire (ou lui et son fils siègent) et un conseil de surveillance (composé de six membres de sa famille sur dix). Ce dernier est le reflet exact de l’actionnariat majoritaire. Ce sont des actionnaires avant tout. Au club, Mme Olivia Perrin (directrice générale de la holding) est arrivée pour aider. Pas pour casser les uns et les autres. Il est vrai qu’il est normal d’arriver à l’heure et de rendre compte de son activité au quotidien.
Votre actionnaire minoritaire, Franck Jaoui, impose-t-il que ses deux fils jouent en équipe réserve (DH) ?
Comme chez les pros, l’entraîneur est seul maître à bord. L’éthique est respectée. Si c’était le cas, ses deux fils joueraient régulièrement. Or, ce n’est pas le cas. Ils ont une licence amateur et ne sont ni logés ni nourris par le club. Franck donne de son temps et est très utile pour le club.»