Article de la voix du Nord de ce matin :
« Pas par gaieté de cœur », mais il l’a fait. Jean-Raymond Legrand avait la mine sombre, hier, quand il a expliqué le pourquoi du comment. À 15 h, le président a reçu Daniel Sanchez, comme convenu, mais pas pour une réunion de travail. Ça a duré cinq minutes, le temps d’annoncer à l’entraîneur qu’il était suspendu de ses fonctions et avait rendez-vous jeudi matin pour un entretien préalable de licenciement. « J’ai pris la décision seul, après avoir réfléchi tout le week-end. J’ai longuement hésité. Daniel est quelqu’un que j’apprécie sur le plan humain, a confié le président. C’est purement sportif. J’espère seulement que cela nous permettra de nous en sortir. »
Pourquoi a-t-il changé d’avis depuis samedi, où sa confiance semblait maintenue après le nul face à Reims ? Les mauvais résultats bien sûr. La pression populaire, même si cela n’a pas été évoqué. « Et il y avait sans doute un message qui ne passait plus », a-t-il justifié. Il s’est toutefois défendu d’avoir cédé à la pression du vestiaire. « Si on écoute l’un ou l’autre, on n’a pas fini. Les joueurs sont les premiers à devoir se remettre en question, plus encore que l’entraîneur », a-t-il même lâché sèchement. Selon lui, certains comportements individuels n’ont pas été exemplaires. « Il y a des choses que je n’admettrai plus », a-t-il indiqué.
Entre les lignes, on comprend que Daniel Sanchez, 59 ans, homme d’une extrême gentillesse et d’une honnêteté à toute épreuve, a dû avoir dans la bagarre quelques orteils écrasés par des crampons récalcitrants… A-t-il manqué de fermeté ? Peut-être, une responsabilité à partager alors avec le manque de maturité de certains joueurs. Toujours est-il que l’aventure du Niçois dans le Nord se termine mal. Arrivé à l’été 2011 à la suite de Philippe Montanier au moment où Jean-Raymond Legrand accédait à la présidence et que le club entrait dans son nouveau stade, il aura maintenu l’équipe deux saisons de suite en L1 avec un classement très honorable (12e en 2011-2012 et 11e en 2012-2013).
Cette saison, les choses ont tourné au vinaigre avec un ensemble de causes : chamboulement de l’effectif, collectif qui tarde à se reconstruire, manque de réussite… Il s’en va pour une victoire qui lui a échappé alors que son équipe a su cadrer 13 tirs samedi. Lors des 90 matchs joués en L1 cette saison, une seule a fait mieux.
Legrand: «Quelqu’un qui a de la poigne!»
Jean-Raymond Legrand (sur la photo) a confié hier qu’il disposait d’une bonne quarantaine de CV sur son bureau, mais qu’il allait prendre son temps, c’est-à-dire la semaine, pour régler la transition et trouver le technicien idoine. En attendant, c’est Laurent Dufresne, l’un des adjoints de Sanchez, qui assurera l’entraînement cette semaine.
Dans l’idéal, le club espère finaliser une arrivée ce week-end pour que l’élu soit en place lundi. Le président a dressé son profil : « Il faut quelqu’un qui a de la poigne, qui soit respecté. Un homme de dialogue qui a beaucoup d’envie et veut réussir avec nous le challenge du maintien. » Il faut aussi qu’il connaisse si possible la Ligue 1 et l’effectif valenciennois, ce qui permettrait de gagner du temps. On peut ajouter qu’il faudra qu’il ne soit pas trop gourmand, car les finances du club ne sont pas plus extensibles aujourd’hui qu’hier.
Le champ étant tout de même assez vaste, les spéculations vont bon train. Jean-Raymond Legrand a d’ailleurs tenu à éteindre hier la rumeur Antonetti, qui avait semble-t-il été vu à Valenciennes mais n’est pas candidat. Qui alors ? Parmi les possibles, on retrouve tous les noms qui ont défilé dernièrement du côté de Sochaux (Dumas, Casoni, Simone, Rousset, Correa, Bazdarevic, Scifo, etc.), avant qu’hier le club n’officialise Renard. Selon nos informations, le président serait aussi sur la trace d’un coach étranger francophone expérimenté. « On étudie plusieurs pistes », se bornait-il à répéter hier soir. R. G.
vdn