Eddy Zdziech, nouveau président du VAFC : «Une immense fierté»
PUBLIÉ LE 01/09/2014
PAR RICHARD GOTTE
Élu président vendredi midi juste avant la victoire à Auxerre (1-2), l’industriel valenciennois Eddy Zdziech, 58 ans, ancien joueur amateur, entraîneur et président d’un petit club à Raismes, ville dont il est natif, a vécu une première riche en émotions. Il raconte sa soirée et confie ses projets pour VA.
– Eddy Zdziech, peut-on parler de première parfaite ?
« On peut le dire, oui ! La victoire fait du bien. Et surtout ça faisait longtemps que je n’avais pas vu une équipe de VA se battre autant sur un terrain. Les garçons ont arraché cette victoire. Ils se sont battus jusqu’au bout. Comme le coach, qui s’est battu sur son banc et était encore en transe un quart d’heure après. C’était très beau à voir. »
– Plus que la victoire, ce sont donc ces valeurs que vous retenez ?
« Mais oui parce qu’elles sont très importantes. Ces valeurs, ce sont celles du Valenciennois. Moi je suis d’ici, du Valenciennois, natif de Raismes. Et ici nous ne sommes pas nés avec des fauteuils dorés… Dans ce match, les garçons ont su défendre ces valeurs. Et je pense que les gens ont dû apprécier. »
– Vous parlez de l’attitude de Bernard Casoni. Selon vous, il s’est déjà fondu dans le paysage local ?
« Moi je connaissais Bernard par son passé de grand joueur mais aussi d’entraîneur, sur ce plan-là je ne suis pas surpris. Mais je ne l’avais pas rencontré jusque-là. On a fait connaissance vendredi avant sa causerie. En un quart d’heure, j’ai eu un discours simple, clair, sain. Ça me plaît bien. »
Valenciennes, région courageuse
– Comment avez-vous accédé à cette présidence ?
« J’ai rencontré Jean-Raymond Legrand en avril et entendu ses appels au secours. De là s’est engagée une réflexion. Nous sommes des industriels du Valenciennois, une région très courageuse, qui a besoin de moteurs, qu’ils soient industriels, culturels ou sportifs. Dans ce contexte, le foot est très important. Valenciennes a besoin d’un club de haut niveau. Donc, il fallait absolument faire quelque chose. Il y a eu plusieurs tours de table, c’était compliqué. Puis Jean-Louis Borloo, malgré ses problèmes de santé, est venu pour fédérer et lancer un sauvetage. C’était temporaire, il l’avait dit dès le départ. Il voulait vite passer le flambeau et a étudié plusieurs solutions. »
– Et c’est vous qui avez été choisi…
« Nous, je dis nous car c’est une affaire familiale et mon fils Cédric (36 ans) s’occupera un peu de VA, nous avons eu l’immense fierté de voir que Jean-Louis Borloo a cru en nous pour sa succession. Nous ne devons pas le décevoir et ne devons d’ailleurs décevoir personne, surtout dans les prochaines semaines. Il faut prendre conscience qu’au club, le personnel souffre depuis quatre mois, en silence et en travaillant. Notre mission est de remettre le club sur de bons rails, de mettre tout le monde dans les meilleures conditions pour travailler avec les moyens qui seront les nôtres. Ces moyens, on ne peut pas toujours tirer dessus… Mais on va quand même essayer d’augmenter les recettes. »
« Mettre Casoni dans les meilleures conditions »
– Sur le plan sportif, comment voyez-vous les choses ?
« Notre objectif est de mettre Bernard Casoni dans les meilleures conditions, de bien l’entourer et de lui apporter ce dont il a besoin. C’est un grand pro. Il a accepté un challenge difficile en partant d’une page presque blanche. Le premier entraînement que je suis allé voir en juillet, il y avait treize joueurs, ça ne fait pas beaucoup… »
– Et vous, votre challenge ?
« Le nôtre, nous le démarrons dès lundi. Nous ne partons pas d’une page blanche. Car du travail a été fait avant par Jean-Louis Borloo, Jean-Raymond (Legrand) mon prédécesseur et tous les autres. Tous les anciens présidents sont de fait présidents d’honneur, c’est important. La plus grosse part du travail qui va nous mobiliser dès le départ, c’est bien sûr la situation financière. Il faut des sous ! Il va falloir qu’on en fasse rentrer un maximum et qu’on assure la stabilité financière, c’est la base. »
– Quelles seront vos premières décisions ?
« On va voir pour le mercato (lire par ailleurs) mais pour le reste aucune décision ne sera prise dès lundi. On va de nouveau analyser la situation, le travail qui a été fait par le service administratif. On va prendre les dossiers les uns après les autres, avec beaucoup de sagesse, de réflexion, pas d’empressement. Mais de la rapidité quand même car les jours passent vite et une saison ça va vite. »
– Est-ce un rêve qui se réalise pour vous d’être là aujourd’hui ?
« Pas forcément. Quand on est créateur d’entreprise, on veut tout faire. Bon le foot, nous sommes attirés par ça dans la famille. Quand vous êtes footeux, vous lisez La Voix du Nord tous les matins avant d’aller bosser… Ce n’est pas un rêve mais en fait on rêve tous les jours, dans nos entreprises en gérant, en prenant des risques, en anticipant les problèmes. Là, ce n’est pas différent. Il y a de la pression mais pas plus qu’ailleurs. Nous voulons gérer en bon père de famille, avons envie de prendre du plaisir et surtout d’en donner. »