a 18 h....ça passe ou ça casse:
« Rendre aux Liégeois la monnaie de leur pièce »
Nicolas Penneteau n’a pas voulu que l’aller soit définitivement stoppé malgré les pétards rouches
Canardé de pétards par les supporters liégeois à l’aller, Nicolas Penneteau s’est confié avant le déplacement très important des Zèbres en bord de Meuse ce samedi. S’il a eu peur lors du match aller, il n’appré- hende pas du tout le retour de ce soir, où il entend s’amuser et
rendre la monnaie de leur pièce aux Liégeois, qui avaient retourné la partie en leur faveur suite à l’interruption du duel.
0 Nicolas Penneteau, dans quel état d’esprit est le groupe carolo avant ce déplacement à Sclessin ?
On a débuté la semaine avec un peu de frustration. Paradoxalement, c’est la première fois de la saison qu’on est seul sixième, mais on sort d’un match contre Courtrai où on mène avant de se faire rejoindre (1-1), alors que les autres résultats étaient en notre faveur. D’un autre côté, on est désormais dans ce top 6 et on ne veut plus le lâcher.
0 Par rapport au calendrier des quatre derniers matches, combien de points seront encore nécessaires pour assurer les playoffs 1 ?
C’est difficile à juger parce que tout sera compliqué. L’idéal serait d’en prendre douze bien sûr, mais il faut regarder un match à la fois, même si c’est un peu bateau de le dire. On a la chance d’être sixième et notre groupe doit démontrer qu’il est capable de garder cette
position. Décrocher cette place aussi proche de la fin, ce n’est pas de la chance. On est allé la chercher et on veut la garder.
0 Pour y parvenir, il y a ce match au Standard, encore plus particulier pour vous, vu les événements de l’aller. Comment appréhendez-vous l’accueil que vous allez recevoir ?
Je ne l’appréhende pas, je n’ai pas déjà joué le match dans ma tête et je le prends avec plaisir et envie. Ce sera un supermatch à jouer, on fait ce métier pour disputer des rencontres chaudes. Et en plus, sportivement, il y a de l’enjeu. On a de l’avance sur le Standard et on
veut la garder. On ne veut surtout pas relancer les Rouches dans la course au top 6.
0 L’attitude des supporters liégeois lors du match aller ne vous fait rien craindre ?
Non, je pense que je vais rigoler pendant le match parce que ça fait partie du foot. Et si je suis mal accueilli, je suis mal accueilli, c’est tout. Je ne vais pas perdre ma vie là-bas.
0 Vous avez pourtant dit qu’à l’aller, vous aviez craint pour vous…
La crainte provenait du fait d’être dos à ce qui se passait. Les jets de briquets, de papier ou de gobelets, j’en ai toujours eu, c’est comme ça. Par contre, les explosions de pétards, c’est autre chose parce qu’il y a un impact physique. On se dit que si ça explose près du pied, de la main ou de la tête, il peut y avoir des conséquences graves. C’est ça qui me perturbait. J’ai emmagasiné ces événements pour prendre de l’expérience. Je me dis que ça peut être utile pour le futur et même le futur proche. Mais j’espère que ce ne sera pas pour ce week-end parce qu’on veut un beau match, certes chaud, mais qui ne dépasse pas la limite. J’ai envie de faire passer un message à nos supporters : « Soyons plus intelligents et montrons une belle image de Charleroi. » J’ai confiance en eux. Ils sont très passionnés, mais la passion ne doit pas devenir de la haine.
0 Replongeons-nous un instant dans ce match aller : que s’est-il passé dans votre tête au moment où vous sentez que ça va déraper ?
Sur le premier pétard, j’ai eu une douleur à l’oreille parce que je ne l’avais pas vu venir. Mais à ce moment-là, je me dis que ça m’est déjà arrivé et je n’y pense plus trop. Le deuxième par contre, je le vois arriver. Heureusement car il était près du ballon. J’ai donc pu anticiper, mais je me suis demandé ce qui se serait passé si je ne l’avais pas vu. J’imaginais même prendre le ballon et qu’il explose à ce moment-là. C’est là que, comme joueur, tu commences à cogiter. Tu ne peux plus reculer aussi loin dans ton but parce que tu es trop proche des supporters. Ensuite, il y a eu l’interruption du match, mais le contexte a décuplé l’envie des supporters du Standard de
continuer. Puis il y a eu un troisième pétard, certes plus loin de moi, mais ce sont des moments peu agréables, d’autant moins agréables que, sportivement, ça a mal fini pour nous. Sur le moment, tu es fier et tu ne le montres pas, mais tu ressens forcément une crainte
tout au long de la deuxième partie du match.
0 C’est justement cette fierté qui a fait que vous avez tout fait pour continuer le match, sans vous coucher définitivement. À refaire, vous
resteriez au sol pour que le match s’arrête ?
Je ne sais pas parce qu’on était en train de gagner. On voulait passer au-dessus de ces événements. On voulait les « taper » malgré ça. C’est cette fierté-là qui m’a fait continuer ce match. Bien sûr, après coup, tu t’en veux, mais j’aurais aimé qu’on affronte ça, moi y compris, et qu’on sorte vainqueur de ce match.
0 Si vous deviez quantifier l’influence des événements sur les deux buts qui offrent la victoire au Standard, que diriez-vous ?
Sur le but de Van Damme, il n’y a rien à dire, mais les événements ont gêné ma concentration toute la deuxième partie du match, dès le 2-1 en fait. Les cris, les chants, tu ne les entends pas. Par contre, quand ça touche le côté physique avec un danger possible, tu n’es plus
concentré de la même façon. Ton temps de réaction est peut- être plus long, ta prise de décision peut être erronée. Ça a probablement joué un rôle dans mes performances, mais on ne le saura jamais.
0 Avez-vous beaucoup repensé aux événements de ce jour-là ?
J’ai mis quelques semaines avant de regarder le match parce que je voulais le voir à froid. J’essayais d’analyser ma performance et de voir ce que j’ai fait en première puis en deuxième mi-temps, voir, en faisant abstraction des pétards, si j’aurais pu faire certaines choses autrement, voir aussi comment je perds le fil du match.
0 Sur cette analyse, voyez-vous des phases sur lesquelles vous n’avez pas agi comme habituellement ?
C’est surtout sur le tempo du match qu’on le voit. Juste après la première explosion, je dégage un 6 mètres en touche. Ça leur rend le ballon et leur donne envie d’attaquer. Ce sont des petits détails, mais si je réussis le dégagement et qu’on va chez eux, le rapport de force n’est plus du tout le même. De manière générale, tu dégages plus vite le ballon parce que tu es près des supporters. Les secondes
que tu peux gagner, tu ne les gagnes pas. Et petit à petit, tu perds le fil du match.
0 Ce week-end, Charleroi va au Standard en étant première ville de Wallonie. Pour un Français comme vous, est-ce que ça change
quelque chose ?
J’essaie beaucoup de discuter avec les Carolos, avec le magasinier Bello notamment, et j’ai appris à comprendre la rivalité entre les deux clubs. C’est une fierté pour les Carolos. Notre boulot est de leur donner ce plaisir. Personnellement, être devant le Standard est une
fierté aussi, mais ça fait partie de notre métier. Il faut être attentif au plaisir qu’on donne aux gens. Et je pense que le plus grand souhait de tous les Carolos est de faire un résultat là-bas pour rendre la monnaie de leur pièce aux Liégeois. Avec le recul, je n’arrive pas à savoir si on aurait gagné ou pas à l’aller, mais ce qui s’est passé nous motive, c’est évident. Tu te dis qu’ils sont venus chez nous, qu’on menait et qu’ils ont pris les trois points. Ils étaient derniers avant ce match et il fallait les laisser derniers ! Maintenant on est devant et il
faut laisser le Standard derrière. OK, il le sera quoi qu’il arrive puisqu’on a quatre unités d’avance, mais plus loin il sera de nous samedi soir, mieux ce sera. On peut éliminer le Standard de la course aux playoffs 1 et il faut le faire. -
« Motivant de devoir convaincre le club de prolonger mon contrat »
Arrivé à Charleroi en août 2014, Nicolas Penneteau est encore sous contrat avec les Zèbres jusqu’en juin 2017. S’il n’a pas encore parlé de l’avenir avec Mehdi Bayat, il l’envisage bien au Mambourg et sur le pré.
« Je n’ai pas encore parlé de la suite avec Mehdi Bayat. Je me sens très bien physiquement et mentalement et j’ai envie de continuer à jouer, mais je ne veux pas aller trop vite. On prendra le temps de discuter en fin de saison. Si Mehdi Bayat veut donner suite à mon aventure à Charleroi, je serai ouvert. Si ce n’est pas le cas, tant pis. À bientôt 35 ans, il faut regarder à court terme parce que le club ne peut pas se permettre de regarder trop loin, c’est normal. Je suis dans cette optique aussi. C’est motivant de devoir convaincre
le club de me donner une année de contrat de plus. Ce qui est sûr, c’est que mon plaisir est de jouer », assure le portier fran- çais du Sporting. Bien ancré dans le projet carolo, il se verrait bien aussi faire son après-carrière en bord de Sambre. « Je suis dans le projet
de Charleroi et ce que le club veut faire dans les prochaines années m’intéresse, c’est aussi le cas de la formation, des gardiens notamment. Je suis quelqu’un de projet dans le sens où j’aime mon métier dans sa globalité : la formation en fait partie, la vie d’un club aussi. Je pense que Mehdi en est conscient puisque je lui pose des questions que d’autres joueurs ne lui posent probablement pas. »
COURS D’ENTRAÎNEUR
Tandis qu’il se voit encore joueur pendant plusieurs saisons, Nicolas Penneteau nous a répété son souhait d’intégrer un staff dans le futur, même s’il n’a pas encore pu commencer les cours d’entraî- neur : « En France, c’est difficile de les suivre en plus de la carrière parce qu’il faut partir des semaines entières. Des cursus existent ici, mais ils ont déjà commencé et je ne veux pas que cela empiète sur ma carrière de joueur. C’est quelque chose qui doit donc être établi en début de saison avec le coach. S’il donne son feu vert, on verra, mais ma priorité reste de jouer. Si je dois passer mes diplômes après ma carrière, ce sera comme ça. On prendra le temps d’en discuter en fin de saison. » Comme il le sous-entend, Nicolas Penneteau n’exclut donc pas de suivre les cours en Belgique : « Cela m’intéresse, mais je dois voir si les cours en fran- çais existent parce qu’en néerlandais, ce serait très compliqué pour moi. Je devrais d’abord l’apprendre et ça prendrait donc encore plus de temps pour avoir les diplômes. Il y a encore beaucoup trop de questions pour se projeter dans le futur, mais l’envie reste d’être dans un staff plus tard. J’ai envie de transmettre mon expérience. À terme, devenir entraîneur principal m’intéresse, mais je ne serai pas prêt pour cela au sortir de ma carrière. Il faut prendre les choses étape par étape, mais je suis un dingue de mon mé- tier ; la moindre émission, le moindre match, je les regarde. Je m’inspire aussi de ce qui se fait dans d’autres sports. »
GYMNASTIQUE
Dans son futur métier d’entraîneur des gardiens, l’ancien Bastiais veut piocher dans tout ce qu’il a connu dans sa carrière : « J’ai des idées de modernité. En termes de gymnastique par exemple, il y a des choses à faire au poste de gardien. Ça doit commencer très jeune et ça m’a apporté des choses sur la manière de se déplacer dans l’espace. J’ai par exemple fait des sauts de trampoline avec un ballon à maîtriser. Cela ne permet peut-être que de gagner 1 %, mais le gardien doit être le plus complet possible. J’ai eu plusieurs entraîneurs de gardiens et je prendrai des élé- ments de chacun. Tout ce que j’ai découvert me sera utile. »
« Quelle aventure, depuis mon arrivée ! »
Lors de son arrivée au Mambourg, Nicolas Penneteau a débarqué dans un club « en crise ». Désormais, le Sporting pourrait jouer les playoffs 1 et ainsi rêver d’Europe pour la deuxième saison de suite. « Ça colle avec le projet que m’a pré- senté Mehdi Bayat. Et sa volonté était, à terme, d’installer Charleroi dans les bonnes équipes de Belgique et d’accrocher le top 6. Aujourd’hui, il le démontre par les actes », confie le gardien carolo. Et de revenir sur les 18 mois qu’il a passés à Charleroi : « Parfois quand je regarde un peu le parcours
du Sporting depuis mon arrivée, j’en rigole. Quand je suis arrivé, Charleroi n’avait pas remporté une seule victoire, avait la plus mauvaise défense de l’élite et pointait à la dernière place du classement. Quelle aventure depuis lors ! » Homme de défis, Nicolas Penneteau avait déjà connu des situations similaires par le passé : « J’ai un peu connu ça à Bastia et Valenciennes, où j’avais aussi contribué à faire
grandir le club. Finalement, je me dis que je suis quelqu’un qui a besoin d’être collé à un projet et qui veut aller au bout de celui-ci. C’est ce qui arrive ici. Avant mon arrivée, Mehdi m’avait expliqué le projet. Certes, ça partait de loin, mais j’y croyais et ça m’a plu. Que ce
soit dans la vie ou sportivement, j’ai toujours remonté mes manches. Même si Charleroi a moins de moyens que d’autres équipes, je suis fier et content qu’on se batte encore pour le top 6 cette saison. Si on a le bonheur d’y être, ce sera encore une saison exceptionnelle. » -
« Rendre aux Liégeois la monnaie de leur pièce »
Nicolas Penneteau n’a pas voulu que l’aller soit définitivement stoppé malgré les pétards rouches
Canardé de pétards par les supporters liégeois à l’aller, Nicolas Penneteau s’est confié avant le déplacement très important des Zèbres en bord de Meuse ce samedi. S’il a eu peur lors du match aller, il n’appré- hende pas du tout le retour de ce soir, où il entend s’amuser et
rendre la monnaie de leur pièce aux Liégeois, qui avaient retourné la partie en leur faveur suite à l’interruption du duel.
0 Nicolas Penneteau, dans quel état d’esprit est le groupe carolo avant ce déplacement à Sclessin ?
On a débuté la semaine avec un peu de frustration. Paradoxalement, c’est la première fois de la saison qu’on est seul sixième, mais on sort d’un match contre Courtrai où on mène avant de se faire rejoindre (1-1), alors que les autres résultats étaient en notre faveur. D’un autre côté, on est désormais dans ce top 6 et on ne veut plus le lâcher.
0 Par rapport au calendrier des quatre derniers matches, combien de points seront encore nécessaires pour assurer les playoffs 1 ?
C’est difficile à juger parce que tout sera compliqué. L’idéal serait d’en prendre douze bien sûr, mais il faut regarder un match à la fois, même si c’est un peu bateau de le dire. On a la chance d’être sixième et notre groupe doit démontrer qu’il est capable de garder cette
position. Décrocher cette place aussi proche de la fin, ce n’est pas de la chance. On est allé la chercher et on veut la garder.
0 Pour y parvenir, il y a ce match au Standard, encore plus particulier pour vous, vu les événements de l’aller. Comment appréhendez-vous l’accueil que vous allez recevoir ?
Je ne l’appréhende pas, je n’ai pas déjà joué le match dans ma tête et je le prends avec plaisir et envie. Ce sera un supermatch à jouer, on fait ce métier pour disputer des rencontres chaudes. Et en plus, sportivement, il y a de l’enjeu. On a de l’avance sur le Standard et on
veut la garder. On ne veut surtout pas relancer les Rouches dans la course au top 6.
0 L’attitude des supporters liégeois lors du match aller ne vous fait rien craindre ?
Non, je pense que je vais rigoler pendant le match parce que ça fait partie du foot. Et si je suis mal accueilli, je suis mal accueilli, c’est tout. Je ne vais pas perdre ma vie là-bas.
0 Vous avez pourtant dit qu’à l’aller, vous aviez craint pour vous…
La crainte provenait du fait d’être dos à ce qui se passait. Les jets de briquets, de papier ou de gobelets, j’en ai toujours eu, c’est comme ça. Par contre, les explosions de pétards, c’est autre chose parce qu’il y a un impact physique. On se dit que si ça explose près du pied, de la main ou de la tête, il peut y avoir des conséquences graves. C’est ça qui me perturbait. J’ai emmagasiné ces événements pour prendre de l’expérience. Je me dis que ça peut être utile pour le futur et même le futur proche. Mais j’espère que ce ne sera pas pour ce week-end parce qu’on veut un beau match, certes chaud, mais qui ne dépasse pas la limite. J’ai envie de faire passer un message à nos supporters : « Soyons plus intelligents et montrons une belle image de Charleroi. » J’ai confiance en eux. Ils sont très passionnés, mais la passion ne doit pas devenir de la haine.
0 Replongeons-nous un instant dans ce match aller : que s’est-il passé dans votre tête au moment où vous sentez que ça va déraper ?
Sur le premier pétard, j’ai eu une douleur à l’oreille parce que je ne l’avais pas vu venir. Mais à ce moment-là, je me dis que ça m’est déjà arrivé et je n’y pense plus trop. Le deuxième par contre, je le vois arriver. Heureusement car il était près du ballon. J’ai donc pu anticiper, mais je me suis demandé ce qui se serait passé si je ne l’avais pas vu. J’imaginais même prendre le ballon et qu’il explose à ce moment-là. C’est là que, comme joueur, tu commences à cogiter. Tu ne peux plus reculer aussi loin dans ton but parce que tu es trop proche des supporters. Ensuite, il y a eu l’interruption du match, mais le contexte a décuplé l’envie des supporters du Standard de
continuer. Puis il y a eu un troisième pétard, certes plus loin de moi, mais ce sont des moments peu agréables, d’autant moins agréables que, sportivement, ça a mal fini pour nous. Sur le moment, tu es fier et tu ne le montres pas, mais tu ressens forcément une crainte
tout au long de la deuxième partie du match.
0 C’est justement cette fierté qui a fait que vous avez tout fait pour continuer le match, sans vous coucher définitivement. À refaire, vous
resteriez au sol pour que le match s’arrête ?
Je ne sais pas parce qu’on était en train de gagner. On voulait passer au-dessus de ces événements. On voulait les « taper » malgré ça. C’est cette fierté-là qui m’a fait continuer ce match. Bien sûr, après coup, tu t’en veux, mais j’aurais aimé qu’on affronte ça, moi y compris, et qu’on sorte vainqueur de ce match.
0 Si vous deviez quantifier l’influence des événements sur les deux buts qui offrent la victoire au Standard, que diriez-vous ?
Sur le but de Van Damme, il n’y a rien à dire, mais les événements ont gêné ma concentration toute la deuxième partie du match, dès le 2-1 en fait. Les cris, les chants, tu ne les entends pas. Par contre, quand ça touche le côté physique avec un danger possible, tu n’es plus
concentré de la même façon. Ton temps de réaction est peut- être plus long, ta prise de décision peut être erronée. Ça a probablement joué un rôle dans mes performances, mais on ne le saura jamais.
0 Avez-vous beaucoup repensé aux événements de ce jour-là ?
J’ai mis quelques semaines avant de regarder le match parce que je voulais le voir à froid. J’essayais d’analyser ma performance et de voir ce que j’ai fait en première puis en deuxième mi-temps, voir, en faisant abstraction des pétards, si j’aurais pu faire certaines choses autrement, voir aussi comment je perds le fil du match.
0 Sur cette analyse, voyez-vous des phases sur lesquelles vous n’avez pas agi comme habituellement ?
C’est surtout sur le tempo du match qu’on le voit. Juste après la première explosion, je dégage un 6 mètres en touche. Ça leur rend le ballon et leur donne envie d’attaquer. Ce sont des petits détails, mais si je réussis le dégagement et qu’on va chez eux, le rapport de force n’est plus du tout le même. De manière générale, tu dégages plus vite le ballon parce que tu es près des supporters. Les secondes
que tu peux gagner, tu ne les gagnes pas. Et petit à petit, tu perds le fil du match.
0 Ce week-end, Charleroi va au Standard en étant première ville de Wallonie. Pour un Français comme vous, est-ce que ça change
quelque chose ?
J’essaie beaucoup de discuter avec les Carolos, avec le magasinier Bello notamment, et j’ai appris à comprendre la rivalité entre les deux clubs. C’est une fierté pour les Carolos. Notre boulot est de leur donner ce plaisir. Personnellement, être devant le Standard est une
fierté aussi, mais ça fait partie de notre métier. Il faut être attentif au plaisir qu’on donne aux gens. Et je pense que le plus grand souhait de tous les Carolos est de faire un résultat là-bas pour rendre la monnaie de leur pièce aux Liégeois. Avec le recul, je n’arrive pas à savoir si on aurait gagné ou pas à l’aller, mais ce qui s’est passé nous motive, c’est évident. Tu te dis qu’ils sont venus chez nous, qu’on menait et qu’ils ont pris les trois points. Ils étaient derniers avant ce match et il fallait les laisser derniers ! Maintenant on est devant et il
faut laisser le Standard derrière. OK, il le sera quoi qu’il arrive puisqu’on a quatre unités d’avance, mais plus loin il sera de nous samedi soir, mieux ce sera. On peut éliminer le Standard de la course aux playoffs 1 et il faut le faire. -
« Motivant de devoir convaincre le club de prolonger mon contrat »
Arrivé à Charleroi en août 2014, Nicolas Penneteau est encore sous contrat avec les Zèbres jusqu’en juin 2017. S’il n’a pas encore parlé de l’avenir avec Mehdi Bayat, il l’envisage bien au Mambourg et sur le pré.
« Je n’ai pas encore parlé de la suite avec Mehdi Bayat. Je me sens très bien physiquement et mentalement et j’ai envie de continuer à jouer, mais je ne veux pas aller trop vite. On prendra le temps de discuter en fin de saison. Si Mehdi Bayat veut donner suite à mon aventure à Charleroi, je serai ouvert. Si ce n’est pas le cas, tant pis. À bientôt 35 ans, il faut regarder à court terme parce que le club ne peut pas se permettre de regarder trop loin, c’est normal. Je suis dans cette optique aussi. C’est motivant de devoir convaincre
le club de me donner une année de contrat de plus. Ce qui est sûr, c’est que mon plaisir est de jouer », assure le portier fran- çais du Sporting. Bien ancré dans le projet carolo, il se verrait bien aussi faire son après-carrière en bord de Sambre. « Je suis dans le projet
de Charleroi et ce que le club veut faire dans les prochaines années m’intéresse, c’est aussi le cas de la formation, des gardiens notamment. Je suis quelqu’un de projet dans le sens où j’aime mon métier dans sa globalité : la formation en fait partie, la vie d’un club aussi. Je pense que Mehdi en est conscient puisque je lui pose des questions que d’autres joueurs ne lui posent probablement pas. »
COURS D’ENTRAÎNEUR
Tandis qu’il se voit encore joueur pendant plusieurs saisons, Nicolas Penneteau nous a répété son souhait d’intégrer un staff dans le futur, même s’il n’a pas encore pu commencer les cours d’entraî- neur : « En France, c’est difficile de les suivre en plus de la carrière parce qu’il faut partir des semaines entières. Des cursus existent ici, mais ils ont déjà commencé et je ne veux pas que cela empiète sur ma carrière de joueur. C’est quelque chose qui doit donc être établi en début de saison avec le coach. S’il donne son feu vert, on verra, mais ma priorité reste de jouer. Si je dois passer mes diplômes après ma carrière, ce sera comme ça. On prendra le temps d’en discuter en fin de saison. » Comme il le sous-entend, Nicolas Penneteau n’exclut donc pas de suivre les cours en Belgique : « Cela m’intéresse, mais je dois voir si les cours en fran- çais existent parce qu’en néerlandais, ce serait très compliqué pour moi. Je devrais d’abord l’apprendre et ça prendrait donc encore plus de temps pour avoir les diplômes. Il y a encore beaucoup trop de questions pour se projeter dans le futur, mais l’envie reste d’être dans un staff plus tard. J’ai envie de transmettre mon expérience. À terme, devenir entraîneur principal m’intéresse, mais je ne serai pas prêt pour cela au sortir de ma carrière. Il faut prendre les choses étape par étape, mais je suis un dingue de mon mé- tier ; la moindre émission, le moindre match, je les regarde. Je m’inspire aussi de ce qui se fait dans d’autres sports. »
GYMNASTIQUE
Dans son futur métier d’entraîneur des gardiens, l’ancien Bastiais veut piocher dans tout ce qu’il a connu dans sa carrière : « J’ai des idées de modernité. En termes de gymnastique par exemple, il y a des choses à faire au poste de gardien. Ça doit commencer très jeune et ça m’a apporté des choses sur la manière de se déplacer dans l’espace. J’ai par exemple fait des sauts de trampoline avec un ballon à maîtriser. Cela ne permet peut-être que de gagner 1 %, mais le gardien doit être le plus complet possible. J’ai eu plusieurs entraîneurs de gardiens et je prendrai des élé- ments de chacun. Tout ce que j’ai découvert me sera utile. »
« Quelle aventure, depuis mon arrivée ! »
Lors de son arrivée au Mambourg, Nicolas Penneteau a débarqué dans un club « en crise ». Désormais, le Sporting pourrait jouer les playoffs 1 et ainsi rêver d’Europe pour la deuxième saison de suite. « Ça colle avec le projet que m’a pré- senté Mehdi Bayat. Et sa volonté était, à terme, d’installer Charleroi dans les bonnes équipes de Belgique et d’accrocher le top 6. Aujourd’hui, il le démontre par les actes », confie le gardien carolo. Et de revenir sur les 18 mois qu’il a passés à Charleroi : « Parfois quand je regarde un peu le parcours
du Sporting depuis mon arrivée, j’en rigole. Quand je suis arrivé, Charleroi n’avait pas remporté une seule victoire, avait la plus mauvaise défense de l’élite et pointait à la dernière place du classement. Quelle aventure depuis lors ! » Homme de défis, Nicolas Penneteau avait déjà connu des situations similaires par le passé : « J’ai un peu connu ça à Bastia et Valenciennes, où j’avais aussi contribué à faire
grandir le club. Finalement, je me dis que je suis quelqu’un qui a besoin d’être collé à un projet et qui veut aller au bout de celui-ci. C’est ce qui arrive ici. Avant mon arrivée, Mehdi m’avait expliqué le projet. Certes, ça partait de loin, mais j’y croyais et ça m’a plu. Que ce
soit dans la vie ou sportivement, j’ai toujours remonté mes manches. Même si Charleroi a moins de moyens que d’autres équipes, je suis fier et content qu’on se batte encore pour le top 6 cette saison. Si on a le bonheur d’y être, ce sera encore une saison exceptionnelle. » -