Ligue 2 : Valenciennes ne sait plus comment faire
PAR RICHARD GOTTE
Retourné par Auxerre en deux minutes (1-2), Valenciennes s’enfonce et semble rongé par le doute. Insidieux, partout et difficile à contrer. Avec six défaites consécutives en L2, c’est un miracle que VA ne soit pas relégable au sortir de cette 23e journée. Il avait su faire convenablement le boulot avant pour capitaliser ces 24 points qui lui maintiennent, au moins provisoirement, la tête hors de l’eau.Enfin, la tête hors de l’eau, on n’est pas tout à fait sûr qu’elle le soit encore après la soirée de vendredi, qui a ponctué une nouvelle semaine où tout est allé de travers. La défaite, les blessés et l’exclusion de Le Tallec au Havre lundi. Puis un match correct, longtemps maîtrisé au moins défensivement face à Auxerre, qui devait suffire pour goûter à la victoire avant un terrible retournement de situation en deux minutes. Incrédule, Bernard Casoni a parlé à chaud de « cruauté ». C’est que l’entraîneur, avec ses moyens du moment, avait plutôt de quoi être satisfait de son équipe qui s’est procurée plus d’occasions que les Bourguignons sur le match avant de craquer.
Quatre matchs décisifs
Six défaites de suite, c’est en tout cas bien suffisant pour parler de crise sportive, alors que VA aborde un virage crucial. Ses quatre prochains matchs lui proposent quatre adversaires pour le maintien, trois fois à l’extérieur (à Créteil vendredi, à Clermont le 20 et à Orléans le 6 mars), avec au milieu la réception de Niort (le 13). Un objectif : rentrer le moins souvent possible bredouille.
Dans cette saison d’après naufrage où il ne vise que le maintien, il lui faut a priori encore s’imposer six fois pour assurer sa place en L2, ce qui n’est pas insurmontable. À condition bien sûr que les voyants reverdissent très vite, ce qui n’est pas gagné. « Contre Auxerre, on était dans l’esprit, mais tout a basculé. C’est le foot, il faut faire encore mieux et ne pas céder au découragement », plaide Casoni, qui se dit persuadé que son équipe à les moyens de réagir comme en novembre-décembre.
Ce sont les cadres qui doutent
Il a pourtant de quoi être soucieux, car dans son infernale spirale négative, son équipe semble subir. Entre la peur de mal faire et l’envie de trop bien faire, elle ne sait plus comment faire. Le pire est que ce doute n’entame pas la confiance des jeunes, mais bien celle des cadres qui doivent mener l’équipe. On a vu Coulibaly, Abriel et même Abdelhamid, le joueur le plus régulier, être en difficulté vendredi. Ces joueurs-là ont les moyens de se remettre en question seuls comme des grands mais en attendant, l’équipe ne parvient plus à dégager suffisamment de force pour tenir un résultat. « Ce qui manque, c’est la rigueur. On ne peut pas se permettre de telles erreurs, pointe Casoni, car sur la physionomie du match, ça fait mal, ça fait très mal. » Des maux qui s’ajoutent aux maux, qui fragilisent encore et encore. Il est bien là le problème de VA.