Interview de Dossevi dans la voix du Nord :
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Matthieu Dossevi: «Un attaquant n’est jugé que par ses stats»
Auteur de son premier doublé contre Bastia, Mathieu Dossevi est l’homme en forme. PHOTO DIDIER CRASNAULT
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Auteur de son premier doublé contre Bastia, Mathieu Dossevi est l’homme en forme. PHOTO DIDIER CRASNAULT
Auteur de son premier doublé en L1 contre Bastia, Matthieu Dossevi, 25 ans, est l’homme en forme à VA en ce début 2014. En fin de contrat, l’attaquant veut flamber d’ici à la fin mai pour arracher le maintien et partir la tête haute. Il confie son obsession d’être toujours plus décisif, et sa certitude: son destin est lié à celui de VA.
– Un doublé, et tout de suite on parle plus de vous. C’est juste ça le foot, être décisif ?
« C’est une vérité absolue. J’ai toujours dit que je voulais être plus décisif, car un attaquant n’est jugé que par ses stats, regardez Ronaldo. C’est normal. Ton but doit être de faire gagner ton équipe. »
– Un match sans geste décisif passe toujours derrière ?
« Oui, c’est ça. Ça peut paraître injuste, mais c’est comme ça. On prête moins d’attention au contenu qu’aux statistiques. »
– Que faites-vous pour améliorer votre efficacité ?
« C’est surtout de la détermination. Il faut avoir envie de marquer, de gagner les deux petits mètres qui font la différence, de faire la course supplémentaire qui va te permettre d’être le premier. Il faut être à fond, dans la surface. J’ai ça en tête. »
– C’est nouveau chez vous ?
« Chez les jeunes, j’étais attaquant. J’ai été positionné à droite à 18 ans et c’est vrai que petit à petit j’avais peut-être perdu le feeling de l’attaquant. On me l’a souvent reproché. Comme Daniel Sanchez, qui voulait me voir dans la surface, voulait que je fasse plus mal. Petit à petit, je prends conscience du besoin d’être plus présent dans la surface. Il faut être là pour finir, même si ce n’est pas beau… »
– Mais tous les buts n’ont-ils pas la même valeur ?
« Si, si, bien sûr. Savoir finir, c’est une qualité. Il faut être là, prendre sa chance et ses responsabilités. »
– Les soucis d’effectif vous ont souvent fait changer de poste cette saison. La polyvalence est-elle un atout supplémentaire ?
« Oui, ça me permet d’élargir mon registre. Changer, ça ne me fait pas râler. Ça me permet de prendre d’autres repères, de tenter d’autres choses. À droite, je préfère, mais derrière l’attaquant, ça ne me dérange pas. Tant qu’on joue et qu’on a la possibilité de s’exprimer, ça me va. »
– Le second but contre Bastia illustre-t-il votre confiance actuelle ?
« Oui. Je ne me suis pas posé de question. J’ai contrôlé et enchaîné. Après, c’est la réussite. La frappe est belle, mais je mens si je dis que je veux la mettre aussi précisément. Je veux la mettre au premier poteau. Là, elle est parfaite, il n’y a que là qu’elle peut entrer. Ça doit m’encourager à tenter plus souvent. »
– Vous êtes en fin de contrat. Comment voyez-vous l’avenir ? Cinq derniers gros mois pour un club de Premier League ?
« Mon avenir et celui de VA sont liés. Il faut maintenir le club, se donner à 200 %. Plus je serai performant, plus mon travail sera reconnu, plus j’aurai de chances d’atteindre mes objectifs et de trouver un club. Ma motivation est entière. Si on descend avec VA, ce sera un échec personnel. »
– Y a-t-il eu une métamorphose depuis Monaco ?
« On n’a pas changé grand-chose. Il y a juste la confiance en plus, plus de sérénité. Il y a une dynamique. Mais dans l’ensemble on n’a pas changé de méthode ni de joueurs. Il y a juste eu un petit déclic avec la victoire à Monaco. Elle nous a montré qu’on pouvait le faire. »
– La dynamique positive vous permet-elle d’y croire encore plus ?
« Bien sûr, d’autant qu’il y a eu un bon contenu en plus du résultat contre Bastia. Mais il faut que ça s’inscrive dans la durée, car malheureusement nous partons de loin. Il n’y a que la régularité qui nous permettra de nous maintenir. Il faut absolument qu’on fasse un résultat à Marseille. On n’y va pas pour un match bonus. On se dit qu’on est capables de faire un résultat là-bas. Reims l’a fait, on a gagné à Monaco… On sait qu’on va souffrir. Marseille est une équipe qui nous est supérieure, mais on doit pouvoir lui faire mal. »
Ariël Jacobs à mots pesés
Que peut bien faire Ariël Jacobs de l’issue du Marseille - VA de la saison dernière, victoire de l’OM avec un but de Fanni dans les arrêts de jeu (1-0, 90e + 4) ?
« Le mieux, c’est de ne pas en parler », juge l’entraîneur au moment de plonger avec ses joueurs dans la tempête du Vélodrome où les attend une équipe dos au mur.
Psychologue et fin connaisseur de l’approche mentale de la compétition, le technicien belge a fait tout ce qu’il pouvait pour enlever de la pression. Il a notamment expliqué que celle-ci serait ce soir sur le dos des Marseillais, en chasse pour l’Europe devant leur public alors qu’ils ont perdu à Lyon cette semaine en Coupe de la Ligue. VA, de son côté a retrouvé plus de sérénité après ses deux succès consécutifs contre Monaco et Bastia. Si la confiance est de retour, faut-il alors craindre une forme d’excès ?
Le coach ne le pense pas : « Si, en tant que joueur, vous pensez que la mission ne sera pas délicate à Marseille, vous passez à côté de votre professionnalisme… »
VA s’attend à être secoué, donc. C’est d’autant plus vrai que Jacobs a passé toute la semaine à rappeler que le plus dur était toujours devant. « La mission est redevenue possible, mais elle reste très difficile », explique-t-il prudent. S’il constate des progrès dans le jeu et une réussite qui revient, le technicien considère aussi que son équipe reste très perfectible, notamment dans le placement alors que beaucoup de buts sont marqués en contre. « À tout moment, le principe est de garder l’équilibre. Sur ce plan-là, je ne suis pas encore content », insiste-t-il.
Il a bien sûr toujours en tête la fin de match désordonnée face à Bastia, après l’euphorie. Une telle fébrilité serait sans appel ce soir face à l’OM. R. G.
RICHARD GOTTE