Article de la voix du Nord :
Nouvel entraîneur de VA, Ariel Jacobs « sourit peu, mais c’est un type intelligent »
En Belgique, tout le monde s’accorde à dire que c’est « un type bien, plein de talent et de classe ». On ajoute même, histoire de prévenir les gens contre toute mauvaise interprétation, que « l’homme peut paraître hautain, distant mais qu’en fait, il est simplement méfiant de nature, et qu’il ne se livre pas aisément quand il ne connaît pas son environnement ».
Ariel Jacobs n’est évidemment pas un inconnu de l’autre côté de la frontière, et Georges Heylens, international au long cours avec les Diables Rouges, est de ceux qui lui vouent un profond respect. « Ariel est, comme l’on dit, quelqu’un de la high society. Mais il ne le fait jamais sentir. Il se met volontiers au niveau des autres.
Il connaît bien sûr très bien son métier. A Anderlecht, il a quand même gagné deux titres ! Cet entraîneur a toujours su convaincre les gens qu’il pouvait tenir la route. A Copenhague, ça n’a pas collé mais il a été champion et il a joué le tour préliminaire de la Ligue des champions (contre Lille) avant d’être récemment remercié. Comme partout, quand tu ne ‘‘rebelotes ‘‘ pas dans tes performances, tu est en danger !
En Belgique, Jacobs a une très bonne image. Il a en outre une expérience plus qu’intéressante pour réussir à VA. C’est un homme charmant, qui prend le temps d’écouter, d’analyser. Il est ouvert à la discussion avec notamment les joueurs en perte de vitesse. Son passé éducatif lui sert beaucoup. En France, il faudra qu’il s’impose pour qu’on ne le prenne pas pour le petit Belge !»
Michel Dubois, chroniqueur football au journal « La Dernière Heure les Sports », évoque pour sa part une image contrastée. « Quand il est arrivé à Anderlecht, il avait beaucoup de détracteurs, qui estimaient que ses conceptions étaient avant tout défensives. Mais son équipe a su produire du jeu... offensif ! En tout cas, il n’a pas suscité la réprobation des joueurs.
Cela dit, Ariel Jacobs n’est pas forcément chaleureux. Il ne fait pas de grands discours, il véhicule une image assez austère, il sourit peu. Mais c’est un type intelligent. Il peut t’expliquer beaucoup de choses du football et de façon très scientifique parfois ! Je me souviens qu’à La Louvière, il m’avait parlé pendant trois quarts d’heure d’un truc et, faute de connaissances, je n’avais pas tout compris !
Le défi valenciennois ne lui fait pas peur. Il ne connaît pas le foot français ? ‘‘Et alors, dit-il, je ne connaissais pas non plus le foot danois et j’y ai réussi !’‘ Si on lui laisse le temps, il bâtira quelque chose de solide. »
« L’homme est très bien, mais quand tu es dernier, il te faut insuffler des choses très fortes à tes joueurs pour qu’ils deviennent des guerriers. Et là, j’ai des doutes » souligne de son côté Stéphane Pauwels, consultant à la RTBF. « Je me rappelle qu’au Standard de Liège, dans la difficulté, il avait un peu paniqué. Pas sûr qu’il soit le leader recherché. Globalement, il n’a jamais aimé non plus lancer systématiquement des jeunes.
Sa méconnaissance du football français peut être aussi un frein. Jusqu’ici, Ariel Jacobs a plutôt été vers le football anglo-saxon. Là, il va devoir tout de suite se pencher sur le profil de Rennes, son prochain adversaire. Il a de remarquables compétences mais est-il vraiment le guide dont VA a besoin ? J’aurais plutôt misé sur un Vahid (Halilhodzic), un Antonetti ou, pourquoi pas, un Leekens ! Les mecs qui ont fait leur nez, Vahid les remettrait vite dans le droit chemin !
Dans le championnat de France, il n’est pas simple de coacher. Et VA est une équipe en manque de talents... »