VDN:
Bernard Casoni n’avait peut-être pas exagéré quand il disait s’attendre « au pire », en août, sur le plan des résultats. VA, qui a repris le 19 juin mais n’a en réalité que dix jours d’entraînement dans les guiboles, a montré ses limites du moment contre une équipe du Gazélec Ajaccio courageuse. Beaucoup trop courts, les Valenciennois ont été logiquement battus (2-0) en Corse.
Le décor a changé. Le VAFC faisait son retour en Ligue 2, huit ans après l’avoir quittée, dans un stade qui fleure bon le CFA. C’est un niveau auquel le club hennuyer pensait ne pas pouvoir couper, en juin, après le passage de la double lame tribunal de commerce – DNCG. Le stade Ange-Casanova, sa capacité d’accueil réduite à 3 000 places assises, son mur de béton côté nord, ses chants corses, a ce charme désuet qu’on ne trouve pas (plus) à l’étage supérieur.
« On part avec un déficit »
VA n’était pas venu faire du tourisme à Mezzavia, ce quartier qui marque la limite d’Ajaccio sur la route de Bastia. Mais il n’avait pas non plus les armes pour faire mal au Gazélec, où les anciens Valenciennois Ducourtioux (suspendu hier) et Pujol se sont engagés pour les deux saisons qui viennent. Avec toutes les péripéties que le club rouge et blanc a traversées ces dernières semaines, il est une sorte de miraculé, pas encore très fringant sur le plan du jeu. « On sait qu’on part avec un déficit, admet Bernard Casoni. On est un peu dans le dur, il nous manque de l’essence et du travail. Il faut qu’on retrouve de la compétition. »
À défaut de se montrer particulièrement inspirée, son équipe avait su faire preuve de sérieux, ce qui suffit dans la première demi-heure à contenir les velléités ajacciennes, symbolisées par une frappe de Poggi bien bloquée par Novaes (2e) et une tentative de Larbi contrée par Coulibaly (27e). C’était court, mais il suffit d’un corner de Poggi, repris victorieusement de la tête par Filippi, pour tout flanquer par terre (1-0, 32e). « On prend ce but alors qu’on était bien. On faisait courir le ballon mais on est entrés dans le jeu d’Ajaccio, on a commencé à discuter, déplorait Bernard Casoni. Je pense qu’il y avait la place pour faire quelque chose. »
En première période, VA avait quand même manqué d’un peu de mordant dans le jeu vers l’avant, et à part une frappe lointaine d’Enza Yamissi (12e), son bilan était maigrelet. La suite fut à l’avenant. Entré en jeu à la place de Ndao, Dompé, un gamin du centre de formation, se fit balancer de manière suspecte par le rugueux Filippi (81e)… Plus incisif (Larbi, 64e et 73e ; Pujol, 71e), le « Gaz » finit par plier l’affaire sur un centre de Boujedra, que Rivieyra, plein de jus, reprit de volée sans se poser la moindre question, au second poteau. Ce matin, voilà les Corses nantis de trois précieux points. On ne sait pas s’ils tiendront la route comme ça d’un bout à l’autre de la saison, mais en attendant, c’est VA qui court derrière eux. Si loin de la ligne d’arrivée, on en convient, cela relève de l’anecdote.