Je copie son interview tirée de la VDN
Yunis Abdelhamid: «Mon père est fier de moi»
Titulaire d’un Bac + 5 en gestion et comptabilité, Yunis Abdelhamid, 28 ans, le défenseur capitaine du VAFC, est notre joueur valenciennois en 2015. Originaire de Montpellier, il a installé sa famille dans le Nord avec bonheur et se bat pour rester en L2. Un homme sage, humble et vrai.
Depuis juillet, Yunis Abdelhamid, 28 ans, et son épouse Mounia sont parents d’un petit Nahil né dans le Nord. Un adorable petit bonhomme tonique qui nous a fait du charme lors de notre visite avant les fêtes. La famille est de loin ce qui compte le plus pour le défenseur de VA originaire du quartier Paul-Valéry à Montpellier, où il a grandi avec le ballon mais aussi les études. « Ma mère m’a toujours dit de privilégier l’école. Et mon père m’a toujours dit de travailler dur », raconte-t-il ému par les cadeaux de la vie. « Aujourd’hui, je sais que mon père est fier de moi », confie-t-il. On sent l’adulte comblé par la paternité qui a lui-même donné des satisfactions. Des études brillantes, un master en sciences de gestion option finances et comptabilité. Des expériences dans le bâtiment aux côtés du paternel, des oncles, des copains avec le foot en fil rouge à Lattes (DH). Et à 23 ans, la porte du monde pro qui s’ouvre à Arles-Avignon. Aujourd’hui, il pèse 155 matchs en L2, son nom parle au foot. « Par respect pour ma famille et mes copains avec qui j’ai rêvé, je n’ai pas le droit de ne pas tout donner tous les jours. Faire ce métier est un privilège », assure-t-il.
Les responsabilités
Valenciennois de l’année ?
« Ça fait plaisir. En 2015, j’ai beaucoup progressé et mon rôle a évolué au sein de l’équipe. J’ai pris beaucoup de responsabilité. »
Comment vivez-vous le rôle de capitaine ?
« C’est une grande fierté. J’avais connu une première expérience à Arles que je n’avais pas bien gérée. Ici, quand on m’a nommé, j’ai ressenti beaucoup de confiance du staff et de mes équipiers. J’ai senti qu’on comptait sur moi. J’essaie de montrer l’exemple et d’être le plus performant possible. »
Et la pression du maintien ?
« Après chaque défaite, un mauvais résultat, je n’arrive pas à dormir, j’y repense tout le week-end. Difficile de faire abstraction car le foot est ma passion. J’aime ce que je fais et c’est difficile d’en sortir. Ma femme peut témoigner… L’arrivée du petit m’aide à débrancher un peu. Mais c’est compliqué car je suis toujours en recherche de solutions pour l’équipe et pour moi-même. »
L’expérience
Et l’après carrière ?
« Je ne sais pas. J’ai ma formation et je peux poursuivre des études. Mais j’aime tellement le foot... Entraîneur, ça me plairait, même auprès des jeunes. Du moment que je reste sur le terrain. »
Que faites-vous hors du foot ?
« J’aime m’occuper de mon fils et partager des moments avec ma femme, restaurant, cinéma, shopping, mais aussi découvertes et visites. Nous sommes allés à Londres, Bruxelles, Amsterdam... J’essaie aussi de lire et de suivre l’actualité, terrifiante. Je suis inquiet, pas pour moi, pour mon fils, les nouvelles générations. Quel monde va-t-on laisser ? »
L’expérience du Nord pour un gars du Sud ?
« Ça manque de soleil et nos familles sont loin... Mais Valenciennes offre un cadre de vie idéal. Je suis heureux de voir autre chose que Montpellier. Et les gens sont tellement gentils... »
La carrière
Devenir pro, c’était un rêve ?
« Oui, un rêve de gosse qui s’était estompé avec le temps. Quand je jouais en DH, j’ambitionnais juste la CFA… Et puis après mon Master de gestion, j’ai cherché du boulot pendant un an sans en trouver. Et j’ai beaucoup joué au foot et au futsal, sept jours sur sept. C’est comme ça que Jean-Louis Saez m’a repéré pour Arles. Et c’est Thierry Laurey, un ancien de VA, qui m’a donné ma chance là-bas. »
On vous sent toujours soucieux de progresser ?
« C’est le cas. J’ai faim, je ne suis pas fatigué car je n’ai pas fait de centre de formation, je ne suis pas gavé… Moi j’ai toujours joué par plaisir, sans obligation. Ça m’a permis de rester motivé. Je vis le foot toujours à fond. »
Des ambitions en L1 ?
« On veut toujours aller plus haut. Mais la L1, je ne sais pas. Ai-je les moyens d’y arriver ? Le plus important est de tout donner pour ne rien regretter. Délà, la L2 était inespérée alors... Je suis en fin de contrat mais aussi très bien à VA. On verra les opportunités. Pour l’heure, je ne pense qu’au club, qu’à l’équipe. L’objectif est de faire une grosse deuxième partie de saison sur le plan collectif pour maintenir le club en Ligue 2. Je n’ai que ça en tête. »
PAR RICHARD GOTTE - PHOTO DIDIER CRASNAULT
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