Le Real Madrid, le FC Barcelone et trois autres grands clubs de Liga se sont vu notifier des redressement fiscaux de la part du Trésor public espagnol, qui cherche à récupérer 52 millions d'euros, rapporte vendredi le quotidien en ligne El Confidencial. Selon cette publication, les clubs visés sont, outre le Real et le Barça, l'Atletico Madrid, le FC Séville et le FC Valence.
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L'administration fiscale reproche aux clubs d'avoir directement payé les commissions des agents de joueurs lors de transferts et estime que ces commissions auraient du être versées par les footballeurs, a déclaré à l'AFP une source proche du dossier, sans confirmer l'identité des clubs concernés et les montants évoqués.
Pour le fisc, ces frais payés par les clubs sont en réalité des rémunérations indirectes et les footballeurs auraient dû les déclarer au titre de l'impôt sur le revenu. Dès lors, le Trésor public a notifié un redressement, qui peut s'appliquer soit au joueur directement, soit au club. Le système en place permettait aussi aux clubs de déduire les frais et la TVA, rapporte El Confidencial.
La dette des clubs réduite de 400 millions d'euros en trois ans
Selon le journal, le Real Madrid et le FC Barcelone se voient réclamer respectivement 11 et 12 millions d'euros correspondant à des déductions qui n'auraient pas dû s'appliquer, assortis d'amendes de cinq et sept millions d'euros. L'Atletico Madrid devrait pour sa part rembourser 4 millions d'euros et s'expose à une amende de 2 millions.
Contactée par l'AFP, la Ligue espagnole de football professionnel n'a ni «confirmé ni démenti» ces informations. Son service de communication a rappelé les efforts réalisés pour réduire la dette envers l'Etat espagnol des clubs de Liga et de deuxième division: elle était de 230 millions d'euros au 1er septembre, contre environ 650 millions d'euros début 2013, à un moment où l'Espagne vivait une crise économique très douloureuse.
Real et Barça étaient en 2015 les deux clubs d'Europe au chiffre d'affaires le plus élevé, selon le rapport annuel du cabinet d'experts Deloitte, avec respectivement 577 millions d'euros de revenus et 560 millions d'euros. En Espagne, le fisc combat depuis plusieurs années les efforts d'«optimisation fiscale» du milieu du football, notamment sur les revenus mirifiques liés aux droits à l'image.
Au FC Barcelone, les Argentins Lionel Messi et Javier Mascherano, ainsi que le Brésilien Adriano et le Chilien Alexis Sanchez, ont ainsi été dans le collimateur du fisc et de la justice. Le dernier en date est le Camerounais Samuel Eto'o, pour qui le parquet a récemment requis des peines de prison qui atteindraient, cumulées 10,5 ans et une amende de 14,3 millions.