Alors que le petit monde du football international d’une part fait mine de s’interroger sur la pertinence du choix du Qatar pour l’organisation de la coupe du monde de football de 2022, et que la FIFA (Fédération International de Football Association) fait l’objet de suspicions de corruption relative à ce choix, d’autre part semble s’apitoyer sur le sort de ces pauvres footballeurs-milliardaires qui courent le risque de jouer des matches par 50° en juillet 2022, une question beaucoup plus importante, scandaleuse et dramatique a été soulevée, aujourd’hui, par une enquête du Guardian, que l’on peut consulter ici, avec une effrayante vidéo.
En effet les chantiers de construction des différentes installations prévues pour cette coupe du monde de 2022 emploient une grande majorité de travailleurs népalais qui seraient environ 100.000 et qui fuient la misère et le chômage de leur pays natal. Or l’enquête de Peter Pattison à Katmandou et à Doha montre que des douzaines de ces émigrés sont morts dans les dernières semaines et que des milliers d’entre eux endurent des conditions de vie et de travail qui relèvent de l’esclavage et qui, par comparaison, feraient ressembler les romans de Charles Dickens à des contes de fée.
Pour le seul été 2013, entre le 4 juin et le 8 août, selon les documents obtenus par le journaliste britannique auprès de l’ambassade du Népal à Doha, 44 ouvriers népalais ont trouvé la mort à la suite d’infarctus massifs sur le lieu de travail. Ceux qui survivent dans cet enfer d’harassantes journées de douze heures affirment qu’ils n’ont pas été payés depuis des mois, qu’ils sont entassés par dix ou douze par chambre dans des hôtels insalubres. Sur certains chantiers les papiers d’identité des Népalais ont été confisqués, les réduisant ainsi au statut d’étrangers en situation irrégulière.
Ceux qui ont le front de protester sont battus et se voient privés de nourriture, nourriture que les autres obtiennent de façon épisodique. La plupart d’entre eux se sont vu refuser l’accès à de l’eau potable alors qu’ils travaillaient cet été par 50°. Une trentaine a trouvé refuge à l’ambassade du Népal, ce qui n’a rien changé à leur triste sort, puisqu’ils sont sous le poids de grosses dettes au Népal et qu’ils ne peuvent quitter le Qatar de leur propre chef, selon la kaffala, règle qui oblige à avoir l’assentiment d’un parrain qatari. Selon le ministre du travail qatari les entreprises qui ne respectent pas la loi (mais de quelle loi peut-il bien s’agir dans un tel univers ?) sont rappelées à l’ordre et font l’objet d’amendes. Cette pieuse déclaration n’a pas dû impressionner beaucoup les employeurs, puisque les problèmes continuent en cette fin du mois de septembre.
Les pitoyables tentatives de l’actuel président de la République et de son prédécesseur pour faire passer le Qatar pour un partenaire économique et politique fréquentable ne sauraient masquer la réalité : un pays fasciste et esclavagiste.
Source : http://blogs.mediapart.fr/blog/jean-lou ... e-la-honte
Reportage vidéo (désolé c'est en anglais mais les images parlent d'elles même : http://www.theguardian.com/world/2013/s ... cup-slaves
En effet les chantiers de construction des différentes installations prévues pour cette coupe du monde de 2022 emploient une grande majorité de travailleurs népalais qui seraient environ 100.000 et qui fuient la misère et le chômage de leur pays natal. Or l’enquête de Peter Pattison à Katmandou et à Doha montre que des douzaines de ces émigrés sont morts dans les dernières semaines et que des milliers d’entre eux endurent des conditions de vie et de travail qui relèvent de l’esclavage et qui, par comparaison, feraient ressembler les romans de Charles Dickens à des contes de fée.
Pour le seul été 2013, entre le 4 juin et le 8 août, selon les documents obtenus par le journaliste britannique auprès de l’ambassade du Népal à Doha, 44 ouvriers népalais ont trouvé la mort à la suite d’infarctus massifs sur le lieu de travail. Ceux qui survivent dans cet enfer d’harassantes journées de douze heures affirment qu’ils n’ont pas été payés depuis des mois, qu’ils sont entassés par dix ou douze par chambre dans des hôtels insalubres. Sur certains chantiers les papiers d’identité des Népalais ont été confisqués, les réduisant ainsi au statut d’étrangers en situation irrégulière.
Ceux qui ont le front de protester sont battus et se voient privés de nourriture, nourriture que les autres obtiennent de façon épisodique. La plupart d’entre eux se sont vu refuser l’accès à de l’eau potable alors qu’ils travaillaient cet été par 50°. Une trentaine a trouvé refuge à l’ambassade du Népal, ce qui n’a rien changé à leur triste sort, puisqu’ils sont sous le poids de grosses dettes au Népal et qu’ils ne peuvent quitter le Qatar de leur propre chef, selon la kaffala, règle qui oblige à avoir l’assentiment d’un parrain qatari. Selon le ministre du travail qatari les entreprises qui ne respectent pas la loi (mais de quelle loi peut-il bien s’agir dans un tel univers ?) sont rappelées à l’ordre et font l’objet d’amendes. Cette pieuse déclaration n’a pas dû impressionner beaucoup les employeurs, puisque les problèmes continuent en cette fin du mois de septembre.
Les pitoyables tentatives de l’actuel président de la République et de son prédécesseur pour faire passer le Qatar pour un partenaire économique et politique fréquentable ne sauraient masquer la réalité : un pays fasciste et esclavagiste.
Source : http://blogs.mediapart.fr/blog/jean-lou ... e-la-honte
Reportage vidéo (désolé c'est en anglais mais les images parlent d'elles même : http://www.theguardian.com/world/2013/s ... cup-slaves