Une semaine s’est écoulée depuis la réintégration officielle en Ligue 2 du VAFC. Tout un tas d’intervenants ont pris leur part dans l’opération sauvetage montée en à peine deux semaines, alors que le club venait d’être placé en redressement judiciaire. Revue de détail.
Jean-Louis Borloo, Guy Iacazio : ils ont mis de leur argent dans la holding qui chapeaute désormais le VAFC.
Les investisseurs
Diables rouges holding (DRH), qui regroupe cinq investisseurs – GDE, SEOS, Jean-Louis Borloo, Eddy Zdziech, PDG de TSR, et Guy Iacazio qui détient tous les restaurants McDonald’s de Valenciennes –, contrôle désormais le club. Elle a récupéré 70 % du capital pour l’euro symbolique (les 63 % que détenait la holding familiale de Jean-Raymond Legrand, 7 % du groupe SEOS). Et apporté en plus 2,1 millions d’euros, qui avaient été virés dès la semaine dernière sur le compte géré par l’administrateur. Pas moins de 500 000 € supplémentaires tomberont dans les prochaines semaines.
« Ils ont amené du cash pour pouvoir sortir de la cessation de paiement », a expliqué Luc Dayan, mardi : un quart de ces sommes alimentera le capital du club, le reste a été, ou sera, versé sur un compte courant bloqué trois ans (et rémunéré à 3 %). En clair, celui qui a mis 100 € au départ peut espérer en récupérer 109 en 2017. GDE, dont le directeur pour la région Nord, n’est autre que Sébastien Legrand, fils de Jean-Raymond, a apporté un million d’euros dans la corbeille. Selon nos informations, Jean-Louis Borloo aurait mis 500 000 € de sa poche, ce qu’il a démenti auprès de médias nationaux.
D’autres investisseurs devraient à leur tour intégrer le capital dans les semaines qui viennent, a laissé entendre Luc Dayan, lors de sa conférence de presse.
Les collectivités territoriales
Comme elle s’y était engagée dès le 17 juin, Valenciennes Métropole rachètera bien le centre d’entraînement pour 6,5 M€, au prix estimé par les Domaines. Devenue propriétaire, elle hébergera gratuitement le club pendant au moins deux ans. La Ville, pour sa part, a consenti à avancer le versement de 200 000 € au VAFC, somme qui vient s’ajouter aux 300 000 € de taxe foncière qu’elle perçoit de l’agglo pour le stade et qu’elle devrait redonner au club en septembre 2014, 2015 et 2016. Des contrats de prestation, portant respectivement sur 300 000 € et 500 000 €, seront également signés avec le conseil général et le conseil régional.
Le 9 juillet, alors que se finalisait le sauvetage, Jean-Louis Borloo s’adressait par courrier à Alain Bocquet pour qu’il envisage, en sa qualité de président, « un soutien financier exceptionnel de la communauté d’agglomération de la Porte du Hainaut pour la saison ». Dans une autre lettre, envoyée à chacun des 82 maires de l’arrondissement, la demande était formulée encore plus précisément : la subvention, « exceptionnelle », « pourrait être fixée à 1 € symbolique par habitant de la commune » et même aller jusqu’à « 3 € par habitant ».
Les créanciers
Il y a ceux qui ont accepté de transformer la créance en participation au capital ; c’est notamment le cas de Dupont restauration, qui gère l’ensemble des friteries et des buvettes du stade du Hainaut. Et les autres, qui ont transigé, en acceptant un nouvel échéancier (sur trente-six mois, pour ce qui concerne Vert Marine, le délégataire du stade). L’échelonnement du passif a été approuvé par le CCSF, Comité consultatif du secteur financier, dont le rôle est d’étudier les questions liées aux relations entre les établissements financiers et leur clientèle.
L’effacement d’un trait de plume des 6,5 M€ d’ardoise consenti par le Crédit Agricole obéit à un mécanisme un tantinet plus complexe. Grâce au rachat du centre de formation et d’entraînement, la banque récupérera 4,9 M€ que lui devait le club. Ce qui ramène le montant du « cadeau », 1,6 M€, à de plus raisonnables proportions. Sur un carry back (crédit d’impôt) que le Crédit Agricole avait garanti pour un million d’euros, 300 000 € reviendront finalement au club.
Les transferts
VA ne touchera pas l’intégralité du 1,8 M€ généré par le transfert, pour quatre ans, de Lindsay Rose à Lyon ; une partie (360 000 €) reviendra à Laval, d’où il arrivait quand il a signé dans le Nord.
Maor Melikson est reparti chez lui, en Israël, pour 200 000 €. Et le départ d’Arthur Masuaku en Grèce, à l’Olympiakos, devrait rapporter au club 300 000 €.